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L’Artiste

Guitariste, chanteur, percussionniste et peintre. José Barrense-Dias aime donner la vie. Il est tel Uirapuru, l’oiseau mythique solitaire jamais mis en cage.

Son expression, métabolisée dans son enfance,  vient des bruissements et des couleurs de la forêt brésilienne. Les mélodies suscitent des images et les toiles nous  inspirent une musique de terre lointaine. Une peinture musicale et une musique picturale, indissociables, la même sensualité, la même chatoyance, et le même état quasi médiumnique de la création.

Tout comme sa musique, sa peinture parait simple, lumineuse, évidente et comme sa terre natale, porteuse de toute les pulsions, danse, sexe,  violence, volupté…

Il dit être un déséquilibré,  son déséquilibre étant la source de sa force créatrice, à la quête de l’équilibre. Derrière chaque œuvre, il existe le principe de rigueur, rigueur spirituelle et non académique. Sa voix est un chant de révolte, de volonté, un immense cri d’amour.

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L’Epopée

José Barrense-Dias naît le 23 septembre 1932 à Angico, petit village du Brésil, au nord-est de Bahia. Il est le quatrième d’une famille de 17 enfants. Famille aux origines culturelles métissées d’immigrants irlandais et d’esclaves noirs par son père et d’immigrants portugais et d’indiens par sa mère. Le chant du Sertao fait vibrer sa poitrine dès l’enfance.

Son grand-père est le chef d’un des derniers groupes de Cangaceiros, Robin des Bois du Brésil. Peu après la naissance de José, pour éviter la vengeance d’un grand propriétaire terrien, la famille quitte le village. Après des mois de fuite, de marche en forêt, ils fondent,  avec quelques familles, le village de Campo Alegre de Lourdes.  Son père est  alors chercheur d’or et de diamants.

A l'âge de 15 ans, après  le décès de sa mère, José part pour Sao Paulo avec son frère Armando. 3000 km de tribulations, à pied, camion, bateau, train. Dans cette mégapole tentaculaire et grise, après la luxuriance de la forêt, il  subsiste de petits boulots.

Fasciné par la musique, il passe son temps libre à écouter les musiciens de la ville et apprend à jouer  à l'oreille.  Il comprend  vite que la guitare sera pour toujours son moyen de vivre. « Je peux passer plusieurs jours sans peindre mais la guitare je ne peux passer un jour sans elle ».

Il prend des cours de solfège et joue dans les cabarets.

Début des années 60, on lui propose une tournée en Italie, il accepte et découvre l’Europe. Le groupe est engagé par une salle de Lausanne, José fait la connaissance de Pierrette, une suissesse de Fleurier , sa femme depuis presque 50 ans.

José Barrense-Dias s'installe à Nyon en 1968. En 2010, il crée l'Espace Barrense-Dias à Fleurier, dans le Val-de-Travers.

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La Peinture

Expression longtemps refrénée de peur de trahir la guitare,  jusqu’en 1989, José Barrense-Dias détruit tout au fur et à mesure. Puis la révélation, il peut composer en notes et en couleurs.

Dans son atelier de Fleurier, il peint la nuit de préférence pour éviter la concurrence du soleil et en musique, Bach, Miles Davis, Manu Dibango, rythmes brésiliens,…

Une création de tout son corps en mouvement. Il appose ses deux mains sur le support et au moyen de diverses spatules, l’envol vif du geste non calculé, aller et retour perpétuel, il gratte et griffe et étire et étend  jusqu’à l’achèvement de l’œuvre, jusqu’à ce que plus rien ne puisse être ajouté ou retranché.  Passant d’un tableau à un autre comme un percussionniste devant sa batterie. C’est son inconscient de chaman qui travaille et le fait danser. « Tant qu’on est dans la technique on reste enchaîné, il faut la laisser de côté et exprimer ce qu’on a à l’intérieur »

 

Couleurs éclatantes comme au midi de carnaval ou retenues comme pas encore révélées à l’orée du printemps. Palette acrylique aux richesses de tons infinis, papier japonais, couches de matériaux improbables malaxés.

Il aime entendre le crissement de la spatule sur le papier, les collages ajoutent une imperceptible perspective qui crée le trouble. La lumière jaillit de l’œuvre.  Sa peinture se révèle peu de manière frontale mais dans la profondeur, l’esprit de la jungle où les repères échappent.

Rigueur et improvisation, bruit et silence,  plaisir, repentir aussi par un geste brutal pour corriger un trait ou assouplir un rythme.

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La Musique

Prodige autodidacte gaucher, José Barrense-Dias, O Canhoto le gaucher, est désigné par la critique internationale comme l'un des meilleurs guitaristes mondiaux, [un des grands maîtres de la guitare brésilienne.  Rare sinon  seul guitariste gaucher devenu professeur dans un grand conservatoire de musique. Il a su développer un style original, unique, en puisant dans la culture traditionnelle de son pays. []

1954, engagement dans un restaurant de Sao Paulo qui accueille des musiciens de renom

1958, José Barrense-Dias obtient un certificat de l'Académie brésilienne de guitare.

1965, il entame une carrière solo

1969, sortie du premier disque d’une abondante discographie

1970, José Barrense-Dias est engagé au Conservatoire de Genève , il y enseignera 32 ans.

1985, au pied levé, il assure la première partie de Joao Gilberto et Antonio Carlos Jobim à Montreux, première participation au Montreux Jazz Festival,  4 autres suivront.

1986, Paléo Festival, concert d’anthologie devant 5000 personnes ( joue à Paléo aussi en 1979 et en 2008)

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